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Nous ? On RIZ ! Vietnam
12 juin 2010

Et Toi ?

Les années passent...

 

Tu as… « La Quarantaine passée ? »

 

             Nos parents se battaient pour nous enseigner le droit chemin, 4 enfants… Pas facile pour un couple qui travaille…

Ils étaient professeurs nos vieux…Mais, ils nous ont appris et protégés…

 

             En 1954 j’avais 10 ans…

             Il y avait 2000 sans abris en région parisienne et l'abbé Pierre lançait son appel.

             La société était pauvre, mais les banques et les administrations avaient obligation d'employer un certain nombre de pauvres, d'anciens combattants, de laissés pour compte, de moins forts.

             On les retrouvait gardiens, portiers, souvent vêtus d'un bel uniforme que leur employeur leur faisait confectionner gratuitement deux fois par an à la belle jardinière...

             On disait alors que les entreprises avaient une "raison sociale".


             Ils ne servaient pas à grand chose à leur entreprise, mais pour la société, la grande, la nôtre, cet emploi était d'une formidable rentabilité : dignité, insertion, respect, affection...


Et aujourd'hui, combien de sans abris ?

 

             La société est tellement plus riche, mais où est passée la "raison sociale" des entreprises ?

 

             Disparue au nom du contrôle de gestion, le grand inquisiteur des temps modernes.
             Bon, je m'égare...
Et pour en savoir plus, allez donc jeter un œil plus bas…

 

             2007 - L’abbé Pierre nous quitte et nombreux sont ceux sans doute qui n'ont qu'une vague idée de ce qu'étaient les années d'après guerre avec ses bidonvilles et ses luttes ouvrières.

             Une bonne occasion de réviser avec la vie et quelques mots, un mot un peu galvaudé mais qui garde ici tout son sens.

 

             PROMESSE.

             Il serait temps de remettre à l'honneur notre mémoire collective.

L'honneur me semble le mot juste. C'est le 25 janvier… Souvenez vous !


 

             Vous l’avez laissé passer !!!

 

AUJOURD’HUI… J'AI MAL AU MONDE !

 

             J'ai mal au monde qui meurt, j'ai soif et bois mes pleurs humiliés, d'égorgés, disparates, j'ai mal aux tripes de ma planète, j'ai l'oubli de mon chapelet d'enfant en Anjou, j'ai la mémoire de celui des bombes dans le village de ma naissance, à vomir mon humanité ravagée, je hoquète d'espérance vaine au fracas des armes, mains raidies de ruines luisantes, de larmes gluantes de sang, fleurs fendues d'acier sur mes volcans éteints bourgeonnant de râles, j'ai mal à mon baiser, j'ai mal à toi, j'ai mal à mes frères africains, sud-américains à ceux de mon espèce, aux humbles violés, à ceux d'Irak, de Malaisie, de Papouasie à ceux de Singapour, du Nicaragua, de Grenade, de Panama de Cuba, d'Haïti, de St-Domingue, de Guadeloupe et de Martinique, j'ai mal au métèque que je suis, j'ai mal aux battus, volés, séquestrés, écrasés, pulvérisés, brûlés, j'ai mal au monde qui s'abîme, brûle, se consume, j'ai mal au tocsin des injustices milliardaires, à la faune, au pélican-pétrole, j'ai mal à ma gorge nouée de vipères yankees, j'ai mal à ma tendresse, au bonheur à la neige qui tombe sur les tombes et sur Paris en ce six février 2007, j'ai mal à la poésie sacrifiée de l'espèce humaine...

             J'ai mal aux étoiles, au labeur, à la culture, j'ai mal à la littérature désuète, j'ai mal aux regards d'amour, j'ai mal à mes habitudes de vivre, j'ai mal à l'espoir...

J'ai mal au monde que j'habite...

             Toute mon œuvre si je puis dire, tout mon travail depuis que j’ai appris à lire et à écrire avec Maman, tout le feu de ma vie, toute ma violence, je les ai mis dans une direction à laquelle je n'ai jamais failli.

             Dans cet Homme que je fus et celui que je suis devenu et dans son devenir. Dans ses luttes, ses souffrances, ses petites joies modestes, pures, ces morceaux de sourire qu'on rencontre au coin des taudis, ces mains calleuses, émouvantes...

             J’ai lu… J’ai rencontré… J’ai voyagé… J’ai aidé, à mon goût pas assez !!

 

             J'ai vu des milliers de visages de toutes les races, de toutes les joies, de toutes les peines… Des dockers du Havre, aux mineurs de Trieux, de la Finlande à la Côte d'Azur, du métro, aux gosses de mon quartier aux Minimes, de Moscou au Caucase des légendes, du métallo de Léningrad au Maître tapissier Lurçat, de l'exposition d'Arcueil au thème plus complexe sur la pollution des eaux, du Sahara aux tremblements de terre de l'Italie du Sud...

 

             J'ai pris parti.

 

             Je ne suis pas un marchand de mots.

 

             Je suis un franc-tireur du verbe au service de mon art et de ma création... Ça te fait quoi ce que je te dis ??

 

    TU TE SOUVIENS ?? TOI !

 

             Chez moi… La-bas ! C’était pas facile…

 

             Tu te souviens des purges administrées tous les samedis matin pour guérir des vers, du paludisme et du "sang-gâté".

 

             Moi… Je me rappelle la tête coupée, fichée sur une pique, qu'une foule en colère a baladé des heures durant, dans les rues de Jacmel.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  L’avoir vu passer, montant et descendant dans le roulis de la manifestation, au ras de mon balcon.

             Je me souviens que le ciel était bleu-féroce et que le soleil cernait de lumière le macabre visage.

             Je me souviens que j'avais 7 ans.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  De Diogène, le conteur, matraqué et jeté ensanglanté dans un camion par des types de la Garde, parce qu'il allait pieds nus et en guenilles.

             Je me souviens d'avoir entendu dire qu'il fallait nettoyer la ville de tous les mendiants à cause du bateau de touristes yankee qui devait faire escale dans le port ce jour-là.

             Je me souviens que Diogène n'a jamais plus reparu.

             Je me souviens, un voisin a dit qu'il était mort.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Du cyclone dernier et les autres...

             Du tremblement de terre et du raz-de-marée qui l'ont précédé.

            

             Si aujourd'hui je te parle encore du Japon...

              

             Je me souviens des quinze mille victimes et de ceux que la peur a rendus fous.

             Je me souviens des cadavres brûlés en tas pour éviter l'épidémie.

            

             Je me rappelle cette odeur de cochon grillé et les volutes de fumée noire dans le ciel redevenu bleu et serein.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  Des matelas contre les murs en cas de "balles perdues".

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             D'un doigt sectionné pour une banane volée.

             Je me souviens de la main de Théragène, coupée, pour tout un régime dérobé.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Des lampes à pétrole, des bougies de baleine et des "torches-bois-de-pin" éclairant mes cahiers d'écolier.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             De la route Jacmel-Port-au-Prince aux cent "passes" de torrents.

            

             Je me souviens de Moreau, la rivière aux écailles d'argent.

             Je me souviens de Cour-la-Boue et du Morne-à-Tuf.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Des tambours dans la nuit et des "bandes" du mardi-gras.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Mais Moi, oui je me souviens de nos pigeons mangés par les voisins et... des colères de mon père !

             Je me souviens de lui lorsqu'il partait à la recherche des trésors enfouis durant la guerre de l'Indépendance, et qu'il n'a jamais découvert.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             De ma dysenterie amibienne et de l'eau bouillie qu'il m'a fallu boire durant un an.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             De P'tit-Louis qu'il a fallu que je cesse de fréquenter parce qu'il avait la teigne.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  De Maman-Dédé m'interdisant de parler créole pour ne pas gâter mon français.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Que les petits "mulâtres" jouaient de préférence avec les petits "mulâtres", les petits "nègres" avec les petits "nègres", que les bonnes étaient toujours noires et les prêtres toujours blancs.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  Qu'il ne fallait jamais oublier de ne pas parler aux gens des bidonvilles et qu'il fallait surtout ne pas oublier qu'il était interdit de donner la main aux "enfants de la rue".

 

             Je me souviens qu'il ne fallait jamais dire de gros mots sous peine d'attraper le "gros-ventre comme certains gosses du voisinage.

             Je me souviens du "mal-mouton" que ma mère appelait oreillons.             

             C'était une maladie terrible qui engendrait le "maklouklou" gonflant démesurément les testicules, comme c'était le cas pour Maître Bordes, doyen du tribunal.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Du massacre des quinze mille travailleurs haïtiens en République Dominicaine.

             Je me souviens que cette tuerie, eut lieu, en une seule nuit.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Des vingt-et-un coups de canons tirés du Fort-National pour saluer les bateaux de l'U.S Navy à chaque fois que l'un d'eux venait mouiller dans la rade.


              Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Des "marines" nord-américains dé-ambulants, saouls dans nos rues, la bouteille de gin dépassant de leurs poches arrières.

             Je me souviens de leur allure chaloupée et de leur difficulté à avancer sous le soleil.

             Je me souviens de leur brutalité, de leur grossièreté, de leur peau violette, de leurs yeux injectés de sang, de leurs visages inintelligents, de leurs uniformes peu seyants, de leurs rictus repoussants, de leurs de leurs de leurs de leurs...

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Qu'il fallait oublier les amis emprisonnés parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec le gouvernement.

             Je me souviens qu'il fallait ne plus se souvenir des "disparus". Qu'il fallait rayer de son vocabulaire : "politique", "à bas Borno", "indépendance " et "communisme".

 

              Je me souviens…

              Et Toi ?  De ma terre-natale dont on m'a privé quarante ans et que j'ai retrouvé à soixante.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Qu'il m'a fallu dix-sept jours pour traverser l'Atlantique en 1946 à bord du San-Matéo et huit heures pour revoir le pays en 2006, à bord d'un Boeing 747.

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Que la terre est ronde.

             Que mon cœur bat ?

             Que j'ai serré la main à Vincent Auriol, connu César au Saut du Loup, et tous les autres, sans oublier Samir O., Patrick S., Serge E., Les petits chanteurs à la croix de bois à la télé, Rabah en direct (dit le mangeur de figues ) tout comme Lucien S… Je peux en citer des milliers…             

             Ce sont tous des AMIS !

 

             J’ai bien connu et connais encore Jean Luc D., Jean Louis V., (Moulin d'Andée et Samy Frey en cassette – comme vous), et Nga en direct au Vietnam en 2006 elle est devenue ma Femme, je l’aime et la protège comme personne.

 

             Nga aussi à connu cet horrible bon-cœur des hommes !

             Ah ! Le Vietnam !!

               Tais toi donc !

 

             Toi ! Qui me lis… Garde-toi !

             Je t’aime…

 

             Je me souviens…

             Et Toi ?  

             Des mots : Amour, espoir, liberté, fleur et rêve.

 

             Aide ton prochain – Ce que je viens de décrire existe encore à ce jour et ce, tout autour de Toi !!!

 

             Ouvre tes yeux…

 

             Relève ta casquette de l’indifférence…

 

             Tu vas vivre heureux !

 

             Je me souviens qu'un jour viendra...

             Nous ici, on t'embrasse fort.

 

 

Nga et Jean

 

Les Lecteurs qui auront l'amabilité de laisser un message

Sont priés de rester

Courtois - Polis - Indulgents - Patients - Pédagogues...

 

 Merci d'avance !

En même temps ils s’apercevront que l’on parle d’Eux

Sur un des sites ci-dessous y a même une photo ou deux de Vous…

 

http://decades21.com

http://numerologie-asiatique.com

http://ecole-numerologie.com

 

Autre chose…

Si vous avez aimé certains articles n'hésitez pas à laisser un avis !

 Un mot d'encouragement...

L'Auteur vous fera rire encore - A nouveau vous passionnera dans de futurs écrits...

     DSCN9841

Merci encore pour lui !

 

Jeanga

 

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Commentaires
Nous ? On RIZ ! Vietnam
  • Pêle-mêle vous saurez tout ! Attention ! Les articles bougent,tous les jours "Y A DES NOUVEAUX - SANS CESSE, D'AUTRES S'EFFACENT - LES PHOTOS SONT MOBILES". Je pars chasser d'autres monstres. A tout de suite et merci de votre visite.
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