Voilà, le repère d'un des derniers "Bricoleurs"… Il était, il y a encore 6 mois toulousain. Son atelier était une caverne d'Ali Baba dont les trésors variés allaient et venaient.
Comme cette croix du Languedoc en fer forgé, cette girouette qui abritait un renard et un corbeau taquin ou encore ce coq qui tourne encore aux quatre vents ou encore posée sur une étagère, cette scie de forestier en attente d'une autre vie… Une hache d'incendie étincelante, en souvenir de son passage dans ce corps…
Plus loin, cette herminette de tonnelier ayant les rondeurs sensuelles d'une danseuse du ventre, repose.
Des objets à la beauté ensorcelante dont Jeanga disait qu'il "essayait de ne pas en tomber amoureux". L'Artisan avait le cœur tendre, mais la poignée de main ferme. Ses petites lunettes et son crâne lisse le rendaient immédiatement sympathique malgré son air "sévère"…
Parfaitement à l'aise dans ce capharnaüm, il naviguait de tâche en tâche, du standard à la soudure, de la mécanique au polissage, de la soudure au tiroir-caisse, du dessin à la comptabilité en passant par le Net, il était partout...
Le savoir-faire de Jeanga était réputé bien au-delà de nos frontières. Musées, collectionneurs privés faisaient appel à lui pour des travaux de restauration et de polissage. La rénovation des lampadaires et des lampes anciennes, des cuirasses, armes blanches et j'en passe…
C'étai lui : un mois de travail par-ci par-là précisai-t-il avec humour, plus de deux cents chaudrons au total !
Attention ! Son travail s'inscrivait également dans le cadre de la serrurerie. Vous l’auriez vu venir, dès votre appel dans sa petite auto à l'Etoile-d'argent, ouvrir votre porte ou celle de votre voisin - Soit seul ou accompagné des hommes de Loi…
Serrurier ! Si Jeanga manipulait & manipule encore "le passe-partout" depuis plus de quarante cinq ans, il ne l'a toujours pas domestiqué : "C'est lui qui vous apprivoise", expliquait t-il.
Selon lui, le système était « vivant », sauvage même, qui avait sa personnalité et demandait toute l'attention de son maître... Le "verrou" me rappelle toujours à l'ordre : "Je me trompe à longueur de journée", dit-il en tendant des mains usées, brûlées, entaillées, souvent maculées de sang… Encore à ce jour.
Une fierté pour ce héros du travail manuel.
"Souder - Réparer - Arranger - Peindre et restaurer était un métier salissant et difficile", exposait t-il, "mais il n'y a rien de plus honorable que de vivre de ses mains".
- Un principe acquis dès son enfance où "tous les jeudis", le petit Jeanga aida son Père dans l'Atelier… Il y travaillera ensuite tous les jours - ou presque à partir de l'âge de quinze ans week-end et vacance scolaires : J'ai quitté l'école avec quelques diplômes en poche bien-sur… ("Il ne manquerait plus que ça, Maman était dans l'enseignement"), se souvenait l'artisan satisfait du chemin parcouru depuis mais aucun m'ont enseigné ce que j’ai fait à ce jour.
Aurait-il aimé faire autre chose ?
- "Non, je n'avais pas le temps de réfléchir", répond-t-il. Car, dans la famille, on ouvre les portes de Père en fils, c'est la tradition - Et on fermait sa g…
Jean succéda ainsi à son Père Robert, qui lui-même avait succédé à son Père Paul (Marié à Emilienne Bénéteau cousine d’André Bénéteau - Jeanneau, le fameux constructeur de bateau de plaisance), fondateur de la maison en 1910.
Jeanga n'a pas connu ce Grand-père mais en conserve une image pittoresque, celle d'une "Grande-Gueule", joueur de carte et coureur de jupons …
Jeanga côtoyait sans rechigner la "Jet-set" toulousaine et autre, tout en conservant sa simplicité : "Ce métier vous oblige à toujours vous remettre en question", disait-il. Refusant le qualificatif d'artiste, il préférait dire de lui qu'il est "juste un bon Artisan ouvrier". Modeste, mais pas insensible aux récompenses…
Et si par hasard on lui offrait de vieux outils d'antan il était fou de joie et les restaurait pour que vive la tradition…
L'Atelier est aussi unique que son Locataire. Partout, contre les murs, dans les petites allées, sur les établis on y trouvait des clés, des outils, des serrures, des épées, des poignards…
Tout cela est en restauration - On y trouvait même des lames en forme de lune, forgées avec amour, le tout de son cru… Tiens ! Une girouette de sa fabrication, une autre encore plus exceptionnelle… Une carabine, un fusil de chasse en réparation, un autre fusil Napoléon, une pendule ancienne, une télévision, des tondeuses à gazon, à cheveux… Une tronçonneuse, une taille haie, une armure entière, un sabre de 1890 et mille autres choses. Je l'ai même surpris une semaine en train de démonter entièrement des cylindres de serrure afin d'en confectionner les clés - Travail surprenant et de haute précision…
Souvenirs "Aux Forges de NARCÉ régnait un esprit bon enfant", affirmait l'Artisan un brin nostalgique, "rien à voir avec la vie d'aujourd'hui…"
Pourtant lors de mon passage en son Atelier il régnait une atmosphère d'entraide et de camaraderie.
Le sol de carrelage est poli par l'usure. Les murs, blancs, sont recouverts de "suie", de poussière de polissage, de limaille de fer. Le lieu résonnait et résonne encore par son successeur, des gestes du savoir-faire, eux aussi séculaires. Ces gestes, se transmettent de génération en génération, Jeanga les appelait des "tours de mains".
Pour l'Artisan, cette transmission du savoir gestuel et oral est le seul enseignement possible : "aucune traduction couchée sur le papier ne serait suffisamment sensible pour expliquer un tour de main".
Et des Anciens qui savaient façonner de si belles choses avec peu de technologie, Jeanga disait d'eux : "C'étaient des Mains", comme d'autres diraient de lui: "C'était une Tête".
Un de ses tours de mains dont il était fier, c'est de savoir ouvrir les serrures sans clef ! Ou souder "l'insoudable" ou…
Ce savoir-faire est pourtant aujourd'hui toujours menacé…
Il avait conclut : "Dans les métiers d'art, les différentes professions forment un tout cohérent. Si un maillon lâche, c'est l'ensemble de la chaîne qui en pâtit".
Malgré ces difficultés, l'Atelier à demeuré un lieu bien vivant.
Les amis les confrères, nombreux, s'arrêtaient à l'improviste pour discuter un instant ou demander un petit service - boire un verre de temps en temps.
Ils sont voisins "en panne de…", antiquaires, collectionneurs… Jeanga les accueillait chaleureusement, prenait le temps de bavarder et rit volontiers.
Les clients, eux aussi, défilaient... Un vieux Monsieur élégant cherchant une lanterne pour sa demeure dans le Lauragais. Il y avait Lucien qui lui apportait soit une vis, trouvée sur le trottoir… Soit une tôle jetée et récupérée au passage.
Un jeune homme branché désirant ouvrir la serrure de sa belle voiture… Patrick veut une serrure pour son garage… Laetitia, Sébastien et l'homme du pont… Ils se reconnaîtront. Malgré ses prix bas, le carnet de commandes de Jeanga n'était pas tellement bien rempli.
Pourtant, l'Artisan voulait donner le meilleur de lui-même : "J'aime aller aux limites de mes possibilités", confiait-t-il, "Je veux laisser la trace de quelqu'un qui aurait bien fait son métier parce qu'il l'aimait bien".
Recevoir et transmettre... S'il était fier d'être le gardien de tours de main ancestraux, Jeanga trouvait parfois cet héritage "pesant". D'autant qu'il ne savait plus à qui le confier : Peu avant son départe en retraite, il apprend que ses fils âgés de 30 ans environ ne reprendraient pas le flambeau.
Nga et Jean
Sa femme Nga, retraitée des PTT, l’aidait mentalement et entretenait les liens de la clientèle.
Un choc brutal pour cet homme bercé depuis toujours par la sacro-sainte trilogie familiale :
" Recevoir Perfectionner Transmettre "
Il ajoutait avec vigueur qu'il mettrait "un point d'honneur à sauver cette maison" ! Avec plus d'un tour de main dans son sac, il saurait sûrement infléchir son destin comme il savait si bien ouvrir les portes…
Texte de Jeanga en personne
Bonjour à tous,
La plupart d'entre vous ne me connaissent probablement pas, et pourtant... Pour faire bref, je suis intervenu pendant ces 48 dernières années sur la toile en tant que Numérologue et en particulier dans la rédaction de divers sites comme :
http://numerologie-asiatique.com
Ou
http://ecole-numerologie.com
Ou encore
http://decades21.com
Aujourd'hui, je vais me consacrer à un nouveau projet dédié a mon bien-être ; je ne pouvais donc pas m'en aller à l’autre « bout » de la planète sans rédiger un dernier édito.
C'est donc avec une certaine mélancolie que je vous fais mes adieux.
Je vous souhaite plein de succès dans vos projets actuels et futurs.
Merci ...
Continuez à nous faire part de vos commentaires sur les améliorations à réaliser
En utilisant notre adresse
numerologie_vietnam@yahoo.com
Merci pour vos encouragements et vos nombreuses remarques.
Jeanga
Les Lecteurs qui auront l'amabilité de laisser un message
Sont priés de rester
Courtois - Polis - Indulgents - Patients - Pédagogues...
Merci d'avance !
En même temps ils s’apercevront que l’on parle d’Eux
Sur un des sites ci-dessous
Il y a même une photo ou deux de Vous…
http://decades21.com
http://numerologie-asiatique.com
http://ecole-numerologie.com
Autre chose…
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